Extrait de presse - Trends

Trends-Tendance 21 novembre 2002

 

CAPITAL HUMAIN
Formation

Apprendre à vivre avec la concurrence

Le séminaire se déroule dans une grande entreprise belge. Michel André-Dumont a pour tâche de former près de 300 cadres au management efficace. Parmi ses objectifs figure celui de faire émerger des propositions de réduction des coûts de fonctionnement. Démonstration qu'une formation comportementale et technique peut déboucher sur des dizaines de millions d'euros d'économies.

« Je suis là pour aider les entreprises à gagner de l'argent et assurer leur développement.» Voilà Michel André-Dumont campé dès le départ. Le patron fondateur (en 1995) de la société André-Dumont Management Center possède une carte de visite relativement classique : «formations en management, communication et marketing» pourrait-il écrire. Il a, en réalité, une perception de son métier très différente de celle que l'on rencontre d'habitude. Doté d'une solide expérience auprès de formateurs réputés — J.M. Jouret, CEGOS —, il traite avec des grands formats de l'industrie (Alcatel, Lhoist, Carrefour, UCB, Fortis, Tractebel, Electrabel, Spadel, Total Fina Elf, etc.). A ce niveau, il faut arriver avec des arguments convaincants car les entreprises mettent leurs fournisseurs en compétition. Et il ne s'agit pas de plaquer sur une demande précise le séminaire qui fait votre succès depuis vingt ans ! D'autant que les attentes peuvent s'avérer complexes et le temps imparti pour les rencontrer limité. Exemple.

Pas à pas

Une entreprise belge (dont la rédaction connaît le nom) souhaite que ses cadres travaillent autrement car la libéralisation du secteur les oblige à affronter désormais une concurrence aiguë. Sans compter que le patron de la société a reçu pour mission de réduire ses coûts de fonctionnement de 5% en un an. Comme ces coûts sont constitués essentiellement par les ressources humaines, il doit parvenir à changer leurs comportements et leurs méthodes de travail. Des sociétés de formation entrent en piste : dix-huit spécialistes sont mis en concurrence, trois sont retenus. Ils devront convaincre un panel de dix personnes. Avant de remettre son offre, Michel André-Dumont a rencontré les patrons de l’entreprise pour cerner leurs besoins. Il remporte un marché conséquent : la formation de près de 300 cadres.
Les objectifs du séminaire sont au nombre de quatre :

  1. Préparer l’encadrement à travailler dans un nouvel environnement libéralisé.
  2. Inciter et encourager l’encadrement à se remettre en question face au changement, à tout remettre en question, en d’autres mots à être le moteur de son devenir et de celui de l’entreprise.
  3. Développer les qualités de manager performant des cadres dans toutes ses dimensions ( gestion des ressources humaines et matérielles, leader/coach motivant, mobilisateur de l’énergie de chacun, communicateur ouvert, efficace et assertif, gestionnaire de son temps et de ses priorités).
  4. Développer l’envie de s’améliorer dans chacun de ces aspects de la vie professionnelle.

La formation a été donnée du sommet vers la base à tous les niveaux de la hiérarchie. Un séminaire pilote a permis de tester la validité des interventions sur le terrain auprès d’un échantillon représentatif de participants (francophones et néerlandophones). « Cela permet de vérifier le timing, de pondérer les matières en fonction des intérêts.»
Le séminaire se déroule sur cinq journées étalées dans le temps pour permettre aux participants (des groupes d’une douzaine de personnes) de mettre en pratique les notions apprises durant le séminaire dans leur vie quotidienne. Ces notions balayent le spectre du management efficace : attitudes et comportements face au changement, qualités de base du leadership sont passés à la loupe et expérimentés en groupe ou via des tests individuels ou des auto-diagnostics. Exercices pratiques, théorie et jeux de rôles vidéo-filmés soutiennent l’ensemble du séminaire. Des remises à niveau sont effectuées sur des matières techniques et financières comme la gestion efficace des fournisseurs (optimiser les achats, élaborer un contrat clair et suivre sa bonne exécution) le raisonnement économique (déterminer les recettes et les dépenses, anticiper et calculer la rentabilité d’un investissement, etc.), la délégation efficace ou la motivation des collaborateurs. Le b.a.,-ba de la gestion des ressources humaines est rafraîchi : fixer des objectifs, aider les collaborateurs à les atteindre, évaluer les performances, travailler en équipe, gérer les conflits, etc. L’apprentissage de la communication efficace, de la conduite de réunions, de l’assertivité, du charisme et de la gestion du temps est englouti en deux jours et demi. Chaque matière est dotée d’une solide boîte à outils. Un sacré programme !

Verrouiller les bonnes intentions

« A l’issue de la formation, précise Michel André-Dumont, les cadres devaient présenter en présence de la direction, des travaux individuels et des plans d’action. Ils devaient notamment faire des propositions concrètes d’amélioration dans leur entité pour réduire les coûts de fonctionnement de 5 %. Ces propositions ont été chiffrées à plusieurs dizaines de millions d’euros, bien au-delà de l’attente. ». Pour garantir l’application des propositions  et des plans d’action, ceux-ci ont été intégrés dans les objectifs individuels sur lesquels chacun allait être évalué par sa hiérarchie en fin d’année. « Notre métier, expose le consultant, est de décliner les objectifs du sommet de l’entreprise vers la base et de verrouiller les bonnes intentions en les intégrant dans les objectifs individuels ». Pas question de jeter quelques bonnes paroles de management en l’air puis de tourner les talons : la formation doit porter du fruit, en monnaie sonnante et trébuchante.
Quelques mois après la formation, Michel André-Dumont a organisé des journées de suivi du séminaire. « Elles ont été animées par des cadres de l’entreprise que nous avions formés spécialement à cet effet. » Les participants ont été amenés à faire un compte-rendu de la mise en application des notions du séminaire. Ils ont également fait l’inventaire de tous les obstacles qui subsistaient dans la société pour mettre certaines notions en pratique. Inventaire qui a été remis à la direction générale. Celle-ci a , deux mois plus tard, organisé une réunion au cours de laquelle elle a présenté à tous les cadres ce qu’elle allait faire pour lever les derniers obstacles et répondre à leurs demandes.
Le coût de ce cheminement ? « C’est un gros budget d’autant que le séminaire nécessitait une préparation intensive », répond Michel André-Dumont qui n’en dira pas plus. Sachez toutefois qu’une journée traditionnelle coûte entre 1.025 € et 2.500 € selon la préparation requise.
M.Br.

PAS SATISFAIT, REMBOURSÉ

"Après chaque séminaire nous demandons à tous les participants d'évaluer notre travail. Si nous n'obtenons  pas une cote de satisfaction de 80%, nous ne faisons pas  payer la journée de formation.» Michel André-Dumont  tient à conserver la qualité des interventions de son entreprise. Cette qualité est régulièrement auditée par Management Information, un  centre d'information sur les formations pour entreprises,  selon la méthode Q*For. Les experts belges requis pour la  réalisation de l'audit sont des  représentants du Groupe Epsilon (Association des métiers de la formation) et du  VOV (Vereniging van opleidings- en vormingsverant- woordelijken). En 2001, sur une échelle allant de 1 à 4 (1 = insatisfait à 4= enthousiaste), l'entreprise André-Dumont a  obtenu le haut score de 3,63/4 (90,75%) de satisfaction générale. La société est  particulièrement appréciée  pour la préparation des formations, ses formateurs et  l'exécution des formations.
Parmi les points audités, figurent le développement des  compétences et le recyclage  des formateurs : «André-Dumont Management Center consacre un investissement important en formation pour être toujours à la pointe des techniques récentes», précise le rapport d'audit. Michel André-Dumont confirme: «Pour répondre aux demandes des clients, je passe beaucoup de temps à trouver des formations à de nouveaux outils. Pendant mes dernières vacances, je me suis formé à un business game. Je recherche du concret, des outils utilisables par les participants immédiatement.»