Extrait de presse - Trends
CAPITAL HUMAIN
Formation
Apprendre à vivre avec la concurrence
Le séminaire se déroule dans une grande entreprise belge. Michel André-Dumont a pour tâche de former près de 300 cadres au management efficace. Parmi ses objectifs figure celui de faire émerger des propositions de réduction des coûts de fonctionnement. Démonstration qu'une formation comportementale et technique peut déboucher sur des dizaines de millions d'euros d'économies.
« Je suis là pour aider les entreprises à gagner de l'argent et assurer leur développement.» Voilà Michel André-Dumont campé dès le départ. Le patron fondateur (en 1995) de la société André-Dumont Management Center possède une carte de visite relativement classique : «formations en management, communication et marketing» pourrait-il écrire. Il a, en réalité, une perception de son métier très différente de celle que l'on rencontre d'habitude. Doté d'une solide expérience auprès de formateurs réputés — J.M. Jouret, CEGOS —, il traite avec des grands formats de l'industrie (Alcatel, Lhoist, Carrefour, UCB, Fortis, Tractebel, Electrabel, Spadel, Total Fina Elf, etc.). A ce niveau, il faut arriver avec des arguments convaincants car les entreprises mettent leurs fournisseurs en compétition. Et il ne s'agit pas de plaquer sur une demande précise le séminaire qui fait votre succès depuis vingt ans ! D'autant que les attentes peuvent s'avérer complexes et le temps imparti pour les rencontrer limité. Exemple.
Pas à pas
Une entreprise belge (dont la rédaction connaît le nom)
souhaite que ses cadres travaillent autrement car la libéralisation
du secteur les oblige à affronter désormais une concurrence
aiguë. Sans compter que le patron de la société a
reçu pour mission de réduire ses coûts de fonctionnement
de 5% en un an. Comme ces coûts sont constitués essentiellement
par les ressources humaines, il doit parvenir à changer leurs
comportements et leurs méthodes de travail. Des sociétés
de formation entrent en piste : dix-huit spécialistes sont mis
en concurrence, trois sont retenus. Ils devront convaincre un panel de
dix personnes. Avant de remettre son offre, Michel André-Dumont
a rencontré les patrons de l’entreprise pour cerner leurs
besoins. Il remporte un marché conséquent : la formation
de près de 300 cadres.
Les objectifs du séminaire sont au nombre de quatre :
- Préparer l’encadrement à travailler dans un nouvel environnement libéralisé.
- Inciter et encourager l’encadrement à se remettre en question face au changement, à tout remettre en question, en d’autres mots à être le moteur de son devenir et de celui de l’entreprise.
- Développer les qualités de manager performant des cadres dans toutes ses dimensions ( gestion des ressources humaines et matérielles, leader/coach motivant, mobilisateur de l’énergie de chacun, communicateur ouvert, efficace et assertif, gestionnaire de son temps et de ses priorités).
- Développer l’envie de s’améliorer dans chacun de ces aspects de la vie professionnelle.
La formation a été donnée du sommet vers la base à tous
les niveaux de la hiérarchie. Un séminaire pilote a permis
de tester la validité des interventions sur le terrain auprès
d’un échantillon représentatif de participants (francophones
et néerlandophones). « Cela permet de vérifier
le timing, de pondérer les matières en fonction des intérêts.»
Le séminaire se déroule sur cinq journées étalées
dans le temps pour permettre aux participants (des groupes d’une
douzaine de personnes) de mettre en pratique les notions apprises durant
le séminaire dans leur vie quotidienne. Ces notions balayent le
spectre du management efficace : attitudes et comportements face
au changement, qualités de base du leadership sont passés à la
loupe et expérimentés en groupe ou via des tests individuels
ou des auto-diagnostics. Exercices pratiques, théorie et jeux
de rôles vidéo-filmés soutiennent l’ensemble
du séminaire. Des remises à niveau sont effectuées
sur des matières techniques et financières comme la gestion
efficace des fournisseurs (optimiser les achats, élaborer un contrat
clair et suivre sa bonne exécution) le raisonnement économique
(déterminer les recettes et les dépenses, anticiper et
calculer la rentabilité d’un investissement, etc.), la délégation
efficace ou la motivation des collaborateurs. Le b.a.,-ba de la gestion
des ressources humaines est rafraîchi : fixer des objectifs,
aider les collaborateurs à les atteindre, évaluer les
performances, travailler en équipe, gérer les conflits,
etc. L’apprentissage de la communication efficace, de la conduite
de réunions, de l’assertivité, du charisme et de
la gestion du temps est englouti en deux jours et demi. Chaque matière
est dotée d’une solide boîte à outils. Un sacré programme !
Verrouiller les bonnes intentions
« A l’issue de la
formation, précise Michel André-Dumont,
les cadres devaient présenter en présence de la direction,
des travaux individuels et des plans d’action. Ils devaient notamment
faire des propositions concrètes d’amélioration dans
leur entité pour réduire les coûts de fonctionnement
de 5 %. Ces propositions ont été chiffrées à plusieurs
dizaines de millions d’euros, bien au-delà de l’attente. ».
Pour garantir l’application des propositions et des plans
d’action, ceux-ci ont été intégrés
dans les objectifs individuels sur lesquels chacun allait être évalué par
sa hiérarchie en fin d’année. « Notre
métier, expose le consultant, est de décliner les objectifs
du sommet de l’entreprise vers la base et de verrouiller les bonnes
intentions en les intégrant dans les objectifs individuels ».
Pas question de jeter quelques bonnes paroles de management en l’air
puis de tourner les talons : la formation doit porter du fruit,
en monnaie sonnante et trébuchante.
Quelques mois après la formation, Michel André-Dumont a
organisé des journées de suivi du séminaire. « Elles
ont été animées par des cadres de l’entreprise
que nous avions formés spécialement à cet effet. » Les
participants ont été amenés à faire un compte-rendu
de la mise en application des notions du séminaire. Ils ont également
fait l’inventaire de tous les obstacles qui subsistaient dans la
société pour mettre certaines notions en pratique. Inventaire
qui a été remis à la direction générale.
Celle-ci a , deux mois plus tard, organisé une réunion
au cours de laquelle elle a présenté à tous les
cadres ce qu’elle allait faire pour lever les derniers obstacles
et répondre à leurs demandes.
Le coût de ce cheminement ? « C’est un gros
budget d’autant que le séminaire nécessitait une
préparation intensive », répond Michel André-Dumont
qui n’en dira pas plus. Sachez toutefois qu’une journée
traditionnelle coûte entre 1.025 € et 2.500 € selon la
préparation requise.
M.Br.
PAS SATISFAIT, REMBOURSÉ
"Après chaque séminaire nous demandons à tous
les participants d'évaluer notre travail. Si nous n'obtenons pas
une cote de satisfaction de 80%, nous ne faisons pas payer la journée
de formation.» Michel André-Dumont tient à conserver
la qualité des interventions de son entreprise. Cette qualité est
régulièrement auditée par Management Information,
un centre d'information sur les formations pour entreprises, selon
la méthode Q*For. Les experts belges requis pour la réalisation
de l'audit sont des représentants du Groupe Epsilon (Association
des métiers de la formation) et du VOV (Vereniging van opleidings-
en vormingsverant- woordelijken). En 2001, sur une échelle allant
de 1 à 4 (1 = insatisfait à 4= enthousiaste), l'entreprise
André-Dumont a obtenu le haut score de 3,63/4 (90,75%) de
satisfaction générale. La société est particulièrement
appréciée pour la préparation des formations,
ses formateurs et l'exécution des formations.
Parmi les points audités, figurent le développement des compétences
et le recyclage des formateurs : «André-Dumont Management
Center consacre un investissement important en formation pour être
toujours à la pointe des techniques récentes», précise
le rapport d'audit. Michel André-Dumont confirme: «Pour
répondre aux demandes des clients, je passe beaucoup de temps à trouver
des formations à de nouveaux outils. Pendant mes dernières
vacances, je me suis formé à un business game. Je recherche
du concret, des outils utilisables par les participants immédiatement.»